samedi 15 août 2009

On fait aller...






Après plus de 10 jours d'absence, quelques photos de nous pour vous démontrer que la vie balinaise n'est pas ce qu'il y a de plus difficile, entre mer, ciel azur, l'équipe masculine de foot sur sable et l'équipe féminine de taillage de crayons de couleur.
Allez, sans rancune, dans 1 semaine, on quitte l'île paradisiaque pour prendre le chemin du retour...

Uran

dimanche 2 août 2009

La curiosité


Chez nous, elle est considérée comme un vilain défaut.
Ici, comme la plus élémentaire des politesses.
Faire subir un interrogatoire en bonne et due forme est la façon la plus naturelle qui soit de tisser les liens sociaux en Indonésie. On est bien au-delà des « How are you ? What’s your name ? Where do you come from ? What’s your job ? Are you married ? Have you children ? » habituels à d’autres contrées. Ici, on s’enquiert sans détour de savoir ce qu’on compte faire de la journée, si on a déjà mangé et sinon, où on compte aller, si on va aller faire une balade et si oui, par quel moyen de transport et où, et hier soir même, alors que je rentrais toute seule dans ma chambre pour aller me coucher, la gentille dame de la réception s’est inquiétée de savoir où était Marco et si il était déjà couché, et donc de lui expliquer qu’il n’était pas là mais à Kuala Lumpur parti chercher nos amis avec qui il rentrait à Bali le lendemain midi !
Parce qu’il faut savoir que l’interrogatoire en général n’est pas mené par pure convention pour envelopper le touriste d’un rassurant voile de chaleur humaine. Quand une question est posée, on attend généralement des réponses précises. Peu importe le temps que prendra l’explication, l’oreille est attentive. Et plus encore que la réponse, ce qui ravira notre interlocuteur, c’est qu’à notre tour la curiosité nous pique et qu’on se prenne au jeu des questions : « Vous avez des enfants ? Comment s’appellent-ils ? Et vous habitez où ? »
Et après tout, ce que nous appelons curiosité, parce que les questions nous sont posées par des inconnus, n’est-ce pas tout simplement une manière tout à fait naturelle d’entretenir des rapports entre les gens, mais qui nous est devenue si étrangère qu’elle nous paraît intrusive.
Et je soupçonne notre mère de nous avoir caché ses origines indonésiennes quand, alors que je lui lançais un regard assassin quand elle venait encore de poser une question des plus déplacées à l’amoureux du moment ou à une nouvelle amie de mon adolescence, elle me répondait sur un taux de fausse indignation qui avait le don de m’exaspérer un peu plus encore : « Mais quoi, ça n’est pas de la curiosité, c’est de l’intérêt ! ».
Ce qui me fait penser que dans un prochain billet, je pourrais parler du doute… et de son bénéfice…

Uran

samedi 1 août 2009

Le monde à l'envers


"Et si j’arrivais à creuser un tunnel qui traverse la terre, où est-ce que j’arriverais et comment ça serait de l’autre côté ?". Cette question fondamentale, on se l’est tous posée à un moment ou à un autre de notre enfance, un peu plus peut-être quand comme moi on n’était pas callé en géographie et qu’on n’avait pas eu le bonheur de recevoir une mappemonde à sa communion – par là j’écarte donc immédiatement Astro qui ne s’est jamais posé la question, connaissant très tôt la réponse, au degré de latitude et de longitude près, lui qui dévorait les atlas sous la couette dès son plus jeune âge… ceci explique cela évidemment.
Moi, je pensais trouver des gens aux yeux plutôt bridés, et qui évidemment marcheraient sur les mains, des animaux étranges bien sûr, et sans doute pas le même climat…
Mais mon imagination de petite fille s’arrêtait là. Je ne pensais tout de même pas qu’il existait vraiment un pays qui avait la tête si complètement à l’envers, où les roses de noël poussent au mois de juillet et le mot « eau » se dit « air ».
Dans les jardins flotte un parfum de clou de girofle et dans les cuisines une odeur de fleur, le poivre a déserté les moulins pour se suspendre aux branches.
A la tombée du jour, les messieurs promènent amoureusement un coq dans leur bras plutôt qu’un chien au bout d’une laisse, les goûts exotiques des sorbets poussent à même les arbres, et, à deux brasses du moindre rivage, les précieux poissons multicolores de nos aquariums saturent l’eau au point qu’on en gifle quelques dizaines à chaque mouvement de palme.
Voilà donc exactement où aurait abouti mon tunnel si j'avais eu un peu de suite dans les idées. Mais comme pour beaucoup de choses, j'ai préféré remettre au lendemain, et au lendemain encore, jusqu'à ce que finalement, enfin, un garçon qui m'a un jour fait tourner la tête m'emmène au pays de la tête à l'envers !