mardi 31 mars 2009

Shigatsu no sakana


... ou la très libre traduction de "Poisson d'avril" en japonais !

Uran

Belgaconne

Petite digression par rapport à nos aventures tokyoïtes, mais ce mail de ma soeur, que j'avais chargée de régler un petit problème de gsm, m'a beaucoup fait rire. Alors je le partage.
Et je demande pardon d'avance à tous ceux qui travaillent chez Belgacom.
Quant aux blondes qui se sentiraient offensées par la moquerie, adressez vos plaintes à ma soeur.... moi je vous respecte mesdames, loin de moi l'idée de me moquer !

Ce matin, j'ai pris mon courage, ma patience et mon iphone a deux mains et j'ai appelé Proximus, "rapport" a ton petit soucis de GSM...

Après 45 minutes du "bolero de Ravel" j'ai enfin eu la (mal)chance de tomber sur.. une blonde.. pfff
La "fifille" un peu trop réactive sur les mots qu'elle entend dans son oreillette .. ça a donné ça :

moi: bonjour... je vous appelles pour un cas un peu particulier, ma soeur actuellement au Japon a perdu son GSM
la blonde : quel est son numéro de client
moi : aucune idée
la blonde : vous avez une de vos factures
moi : oui.. mais ça ne va pas pouvoir vous aider car il ne s'agit pas de moi
la blonde:.....eeeeehhhh
moi : je peux peut-être vous donner son numéro de GSM
la blonde : ah oui
moi : XXX XX XX XX
la blonde : au nom de stéphanie XXXXXX C'EST çA
moi : oui c'est cela
la blonde: donc le GSM a été perdu
Moi : oui mais.....
la blonde : voilà le numéro est bloqué
moi : mais ce n'est pas ce que je vous demandais
la blonde : hein !!!
moi : mais non, j'aurai d'abord voulu savoir si l'abonnement avait été récemment modifié
la blonde : ah ben oui... le 20 mars.. ben pourquoi il a été renouvellé l'abonnement si vous me dites que la personne est au Japon
moi : parce qu'on est passé d'un abonnement pro a un abonnement privé je pense..
la blonde: ah oui c'est ça
moi : donc la question est de savoir comment ma soeur peut joindre sa messagerie depuis le japon et depuis un autre numéro
la blonde : depuis un numéro Proximus ?
moi : ben non... les abonnements Proximus c'est pas courant au Japon
la blonde : mais elle a peut-être un collègue qui a un GSM Proximus
moi : elle est pas en voyage d'affaire ou en vacances, elle est partie pour 6 mois
la blonde : ah bon !!!
moi: ben oui ça arrive
la blonde : eee.. elle a un code de messagerie
moi : mais encore
la blonde : (.. grand silence . elle cherche...) elle peut appeler le +32 475 15 12 30 depuis n'importe quel téléphone, on va lui demander d'entrer son numéro de GSM puis son code de messagerie
moi : elle si elle n'a pas configuré un code pour sa messagerie
la blonde : ben, le code par défaut c'est le 0000 mais je ne sais pas si ça fonctionne
moi : bien, je vais transmettre l'info... sinon, je souhaiterais avoir des informations sur l'abonnement actuel
la blonde : l'abonnement a été renouvellé et est passé de pro a privé le 20 mars
moi : oui, ça vous me l'avez déjà dit.. je souhaiterais passer le numéro a l'abonnement minimum à 5 euros
la blonde : ah ben, non, je peux plus.. j'ai bloqué le numéro
moi : mais je ne vous ai pas encore demandé de bloquer le numéro
la blonde : ee.. je regarde si je peux annuler.... (grand silence) ... eee... je ne peux pas annuler..
moi : et donc pour changer d'abonnement ?
la blonde : il faut vous rendre en boutique pour demander un duplicata de la carte SIM, c'est gratuit en vous munissant de votre carte d'identité
moi : je veux bien me munir de ma carte d'identité, mais je vous rappelle qu'il s'agit de l'abonnement de ma soeur
la blonde : et elle ne peut pas y aller elle même ?
moi : à moins que vous ne lui payiez le billet depuis Tokyo ou que vous ayiez une tele-boutique à Tokyo, ça va être difficile... une copie, genre scan ou fax ça peut convenir ?
la blonde : (grand grand blanc..)... eee... pfff..
moi : allo
la blonde : il faut que vous me transmettiez un document officiel qui déclare que votre soeur est résidente au japon
moi : ma soeur est au japon soit mais elle est toujours domiciliée en Belgique
la blonde : ahhhh...(grand grand blanc again.. elle cherche désespérément du secours..)... eee... pfff..
moi : (me portant a son secours.. elle a plus les cases appropriées sur son programme ;-) vous savez, je possède une procuration me permettant de signer en son nom 
la blonde : ah oui.. prenez le document et rendez-vous en boutique pour le duplicata...
moi : merci mada... mademoiselle... je vous rappelle cette semaine pour la réactivation du numéro alors
la blonde: oui oui (je pense qu'elle a du contacter son chef pour prendre 15 jours de congé dans les 5 minutes)

Merci Flo pour ce grand moment de surréalisme bien de chez nous. Pour un peu la Belgique pourrait presque me manquer !

Uran  

dimanche 29 mars 2009

Gin-bura ou le vagabondage du dimanche à Ginza






Balade dominicale dans le luxueux quartier de Ginza. Regarder mais ne surtout pas toucher !

samedi 28 mars 2009

The girl from Ipanema

Femme chocolat ou fille spaghetti ?

On ne va plus revenir là-dessus : je suis une gourmande, voire carrément une obsédée de nourriture, et c'est souvent qu'Astroboy lève les yeux au ciel en voyant les miens se teinter d'une lueur de folie au sons enchanteurs de : "pralines Marcolini, tarte au citron, papardelles alla boscaiola, pain au levain, figue fraîche et chèvre affiné". Le cas s'aggrave très souvent au cours de nos périples à l'étranger, quand invariablement la cuisine locale finit par me lasser et que mes nuits se peuplent des orgies du retour. Sans doute est-ce une perversion familiale puisque, d'aussi loin que je me souvienne, ma grand-mère, puis ma mère, nous préparait "ce qui nous faisait le plus envie et nous avait le plus manqué" à chaque retour de vacances (invariablement le bon vieux steack-frites-salade qui semble couler dans les veines de chaque belge qui se respecte.... j'ai un peu évolué de ce point de vue là, me suis teintée d'un peu d'Italie et de moins de "carnivorisme").
A Tokyo, la donne est différente. En plus des habituelles jérémiades que Sébastien doit supporter – "j'ai envie d'une pizzaaaaaaaa Mano a Manooooooo!" – il y a aussi les exclamations qui ponctuent nos journées : "Oh, t'as vu, une vraie boulangerie ! Oh regarde là, qu'ils ont beaux les petits gâteaux japonais ! Quand est-ce qu'on va à Ginza au magasin Marcolini ? Mmmmmh, ça a l'air bon ce tekadon là dans la vitrine ! Et les gyoza ! Vite, il faut qu'on rentre, je dois passer au supermarché acheter les drôles de légumes que j'ai vu hier pour préparer mon bento de demain !" 
J'ai donc fini par trouver un pays à la mesure de ma folie culinaire, où manger semble à son peuple aussi essentiel que respirer, et qui développe des trésors d'imagination pour varier le plaisir à l'infini.
Voilà pourquoi sans doute, lecteurs attentifs que vous êtes, vous n'aurez pas manqué de remarquer qu'un post sur 2 est consacré à la nourriture sur ce blog. Voilà le pourquoi de cette petite démonstration : vous prévenir que ça va continuer ! Et qu'en bons anthropologues – foodopologues  ? – que nous sommes, nous allons poursuivre nos investigations méthodiques de ce vaste champ. 

Ceci étant dit, digéré et accepté, les vieux réflexes sont toujours vivaces, j'ai eu l'occasion de m'en apercevoir hier au cours de ma balade à Daikanyama, un joli quartier vallonné rempli de petites boutiques intimistes et de cafés où il fait bon s'arrêter pour prendre un thé. 
En sortant du métro, comment résister en tombant sur ça :


Grand bien m'en aurait pris de résister pourtant, parce que mes 4 malheureuses pralines m'ont coûté le prix du lunch que je ne me suis du coup pas permis de prendre ce midi là !  J'ai parfois un sens des priorités un peu faussé !
En continuant ma balade, lestée de mes 2 pralines – les 2 autres étant destinées à Astroboy; je sais être généreuse dans la gourmandise – la 2ème épreuve m'attendait : la plus incroyable épicerie italienne que j'aie vu de ma vie ! Des étagères de pâtes, des rayons de pesto, des montagnes de légumes à l'huile, des orgies de fromages impeccablement emballés, un boulanger qui officiait derrière un grand comptoir enfariné, un bar à vin kilométrique... Sous l'oeil amusé de l'authentique staff italien, je me suis promenée dans les rayons en picorant ça et là des petits morceaux de pain à la saucisse, aux pistaches ou au chocolat, mais je n'ai pas pu résister bien longtemps : saisie de tremblements, il a fallu que je sorte, à 2 doigts de craquer pour un pots de tapenade d'artichauts qui m'aurait coûté le budget d'une semaine.
Je me suis consolée en me disant que je n'étais décidément pas la seule gourmande dans cette ville puisque quelques mètres plus loin, une foule dense se pressait aux portes d'une boutique en poussant de petites exclamations excitée : à cette heure de la journée, la patisserie pour chien du quartier était bondée. Mais c'est vrai qu'il allait bientôt être 5 heures : it's tea time for the dogs.

Uran

vendredi 27 mars 2009

Rien que pour les garçons


Je tiens quand même à préciser, avant qu'un petit comique ne fasse la remarque, qu'il ne s'agit pas du tout d'un auto-portrait et que toute ressemblance blablablablabla....
Déjà que je vous ai montré ma culotte, je ne me permettrais pas en plus de me déshabiller devant vous !-)

Uran

Sakura mochi : mode d'emploi





Je vous l'avais bien dit : le sakura mochi, c'est de la balle !

(qui va essayer de moderniser un peu son costume et d'éviter qu'on voie trop souvent sa culotte. Par contre, pour les cheveux, non non, elle n'y touche pas, elle trouve ça plutôt pas mal)

jeudi 26 mars 2009

Rien que pour les filles


Bon ben voilà, allez, j'me lance ! Parce que le but premier de ce blog, avant même de raconter notre quotidien de tokyoïte d'adoption, c'est surtout de me faire avancer dans mon travail. Sébastien aura bientôt, grâce à la collaboration de ma très précieuse soeur, un site à lui tout seul avec lequel il pourra faire joujou pour vous montrer en live l'état d'avancement de ses photos, moi je vais me servir de ce blog pour poster quelques gribouillis.
Soyez indulgents – la machine à dessiner est rouillée depuis le temps qu'elle n'a plus servi – mais surtout pas hypocrites. Après tout si vous avez envie de dire que c'est moche, vous avez le droit !-) Et ne vous sentez pas obligés de laisser de commentaires, je n'attends pas d'acclamations. Je veux juste que le blog me pousse à acquérir une discipline de travail que j'ai d'habitude bien du mal à tenir.
Sur ce, je retourne à mes crayons.
Ja mata !
Uran

Réflexion


Ce matin, partie en aventureuse excursion solitaire jusqu'au musée de l'imprimé (très beau musée, belle mise en espace, je vous le recommande chaudement), je me suis arrêtée au milieu d'un pont suspendu, prise de vertiges. Sous le ciel bleu glacier et le soleil tiède, j'ai pour la première fois pris conscience que j'étais dans la Grande Ville.
Après avoir rêvé ce projet pendant plus d'un an, d'abord comme une folie pure, se transformant peu à peu en folie douce au fur et à mesure que l'idée se laissait apprivoiser, c'est comme si quelqu'un soudain m'avait gentiment secoué l'épaule et soufflé dans l'oreille : "Ca y est, tu y es !"
Alors je me suis arrêtée au milieu de ce pont, je me suis appuyée à la rambarde et j'ai senti la Ville vibrer; et j'ai regardé passer la vie à Tokyo, me suis remplie les yeux des buildings et des petites maison de poupées, du flot des voitures et de la marée des piétons, des salarymen pressés en impeccables costumes et des mères de familles protégées d'imaginaires contaminations par leurs masques blancs.
Et je suis repartie, une chanson disco hindi dans les oreilles. J'ai croisé le regard d'un monsieur qui attendait de commander ses onigiris du déjeuner à un comptoir, nous nous sommes souri. Et j'ai su que la journée serait belle.

Uran

Blade runner


Ambiance "Blade Runner" pour notre souper de ce soir, coincé en dessous de la double voie de métro/train de la gare de Ueno. Ca pourrait sembler un zeste glauque au vu des zones peu reluisantes encerclant nos gares mais là absolument pas, multitudes de mini-restos, plus petits les uns que les autres (la palme un comptoir tout beau tout propre pour 4 clients bien tassés maximum...), plus attirants les uns que le autres... Une nouvelle adresse qui devriendrait bien vite une cantine si nous devions prolonger notre séjour... Et en prime, un publicitaire qui ne manque pas d'imagination pour se démarquer de ses voisins... Et "viva la Soba"                              Astroboy


mercredi 25 mars 2009

El dia de la bestia


On nous en avait évoqué la terrifiante légende, ce matin nous avons fait face à notre destin et c'est armé d'un courage indéfectible que nous avons goûté le natto, haricots de soja fermentés à la forte odeur de levure oubliée depuis plusieurs mois dans le bac du frigo.... mais au poids des mots, préférons le choc des images....



lundi 23 mars 2009

Pris sur le fait



Nous nous sommes faits piéger par le paparazzo habillement dissimulé dans un costume de poulpe qui faisait la retape pour un resto de sushis bon marché. 
Astroboy avait pourtant tenté de me dissuader de rentrer dans cette patisserie russe pour me jeter sur les petits feuilletés à la saucisse qui me faisaient de l'oeil en vitrine, incorrigible gourmande que je suis. 
Mais voilà, la nourriture, c'est mon talon d'Achille de super héroïne : j'ai déjà damné ma famille sur plusieurs générations pour une tartelette au citron, je vendrais mon âme au diable – si ça n'avait pas déjà été fait – pour la recette du merveilleux du Pain Quotidien et nombre d'innocents ont péri parce que j'avais de loin préféré m'attabler à la terrasse du Mano a Mano autour d'une divine parmigiane alla melanzane et d'un bon verre de Nero d'Avola plutôt que d'aller les sauver d'une mort atroce.
Il n'est pas dit que je deviendrai foodo-ascétique à Tokyo, à en juger ne serait-ce que par le nombre de desserts à tester (un livre parcouru dans une librairie faisant le recensement des spécialités régionales en images ressemblait à s'y méprendre à un petit bottin).
En ce moment où chaque japonais retient son souffle dans l'attente du 1er bourgeon de cerisier (prévu normalement la semaine prochaine, c'est ce que le bulletin météo quotidien du cerisier semble prédire !), le temps est au sakura mochi, une boule de riz fourrée à la pâte de haricots rouges, entourée d'une feuille de cerisier en saumure et couronnée d'une fleur de cerisier. Ca a l'air bizarre dit comme ça, voire même pas engageant, mais le petit goût délicatement sucré du riz associé au salé de la feuille qui a comme un petit parfum de fève tonka (pour les initiés, vous voyez ce que je veux dire, pour les autres.... et bien vous manquez quelque chose !), c'est disons le, à damner sa famille pour une xième génération. Oh, au point où en était la mienne de toute façon, une damnation de plus ne fera pas vraiment la différence !

Uran

samedi 21 mars 2009

Chambre avec vue...




Pour répondre à la question de Jean-pierre...

Une vieille connaissance


Je me souviens étant petite, alors que nous allions passer invariablement les vacances d'été dans cette magnifique ville de Calpe sur la costa espagnole, qu'une de mes plus grande impatience était d'aller passer une journée sur la plage, non pas pour aller me rouler dans les vagues ou gonfler mes parents toute l'après-midi jusqu'à ce qu'ils acceptent de mauvaise grâce de se faire enterrer l'avant-bras dans le sable, mais juste parce qu'à 4 heures, je savais que maman me donnerait son porte-monnaie et sa bénédiction pour aller m'acheter sur la digue le délice qui était l'apogée de mes vacances : une gaufre de Liège !
Je n'en ai jamais mangé ailleurs que sur cette plage de Calpe, et toutes les camionettes de gaufres de Liège pouvaient me passer sous le nez une fois de retour à la maison, je restais fidèle à mes gaufres espagnoles ! 
Mais voilà qu'il semblerait bien, après la découverte que nous avons faites hier à une sortie du métro de Akihabara, qu'une nouvelle ère de gaufres de Liège s'ouvre à moi... Mais tant qu'à faire d'être ici, autant oeuvrer au rapprochement de nos cultures belgo-japonaise, faisons preuve de diplomatie et préférons la version matcha !


vendredi 20 mars 2009

Machi to kôen



L'illustration parfaite de ce que le mot contraste veut dire à Tokyo : passer de l'urbanisation la plus totale à la zenitude d'un parc japonais où la place de chaque rocher a été pensée au millimètre près et où les tortues d'eau et les hérons semblent avoir été briefés pour parader en parfaite synchronisation comme les figurants de la parade électrique de Disneyland... 

jeudi 19 mars 2009

Itzakaya




Et rebelotte, c'est reparti pour un tour de d'itzakaya, et au vu du menu nous revoilà perplexes...
Pour finir,  notre voisin nippon nous à fait découvrir, à la joie de Stephanie, de petits morceaux de  foies crus au jus de sang-soja, accompagnés comme il se doit désormais de trois grandes bouteilles de "Sapporo beer", nous avons encore du fuir une fois de plus. Et qui a dit que les japonais n'étaient pas accueillants... Vite demain...  Astroboy

mardi 17 mars 2009

Slam dog millionaire

Elu "Employé du mois - mars 2009" (voir de l'année), section promotion des ventes, voilà un vendeur qui a de la tchatche... 

Coins

Les quatres coins de notre chambre




Bons baisers du garçon des astres


Vous voilà définitivement rassurés quant à la bonne forme de Sébastien. Il fait ses exercices tous les jours, et compte bien être sélectionné pour les jeux olympiques de Tokyo de 2016.
A ce que vous pouvez constater, je l'encourage du mieux que je peux en faisant voleter ma jupe rouge telle une pom-pom girl, mais sournoisement, ma seule ambition est de lui piquer ses bottes qui me font tant envie, et de me tirer au volant de notre corvette, serre-tête au vent, le laissant derrière moi avec ses rêves de gloire sportive, incorrigible macho qu'il a toujours été... Ah les hommes....
Ah les hommes oui, justement, les hommes et leurs drôles de fantasmes. Figurez vous que, de passage hier dans la "cité électrique" – coin de Tokyo entièrement dédié à l'électronique dans de grands buildings sur plusieurs étages, nous nous sommes arrêtés par curiosité dans un maid café, bar thématique où les serveuses, déguisées en soubrettes, écolières, infirmières – fantasmes je vous dis – vous accueillent avec une voix de chaton d'un – paraît-il parce qu'évidemment nous, on n'a rien compris – "Bon retour à la maison, maître". S'en suit une série de scènes qui, pour la militante MLF que je suis, apparaissent toutes plus glaçantes les unes que les autres : soubrette en short et tresses qui s'agenouille au pied du client en lui apportant sa boisson ou son plat et lui donne la becquée ou lui glisse la paille entre les lèvres – comme si ce grand dadais de 35 ans assis à la table d'à côté ne savait pas le faire tout seul ! La même, toujours agenouillée, qui vient ponctuer la conversation d'un autre client de petit miaulements et rires de poule effarouchée pour l'encourager à s'épancher, pendant que sur l'écran du café défilent d'autres scènes de soirées précédentes où des clients et clientes jouent la classe sous la direction de la serveuse-institutrice, qui distribue bons points et punitions sous forme de milk-shakes à finir d'un trait et claque bien sentie sur la joue.
Bref, une ambiance particulièrement étrange, pas malsaine parce que personne ne se permettrait je pense une allusion ou un geste déplacé dans cette société si réservée et polie, mais profondément triste de voir à quoi la solitude peut mener....
Une toute autre ambiance nous attendait une heure plus tard dans un Isakaya – sorte de bar à tapas local, où la dégustation de petits plats sert surtout de prétexte à engloutir des litres d'alcool – où nous avions décidé de souper. Vieille maison existant depuis 1886, pas de carte en anglais – ça serait trop facile ! – salle bourrée à craquer de gens du coin et une ambiance de fête, même un mardi soir. Les gens de notre table nous ont pris sous leur aile bienveillante, les hommes d'affaire de droite nous offrant une tranche de foie gras de poisson que Sébastien a dévorée les yeux éblouis, les voisins de gauche entamant une "conversation" dans un anglais balbutiant, terminée au fil des flacons de sake, par de longs monologues en japonais embrumé. Le signal du départ a été donné quand le monsieur de gauche a commencé à me donner des petites tapes sur l'arrière de la tête comme à un vieux pote de collège. Avec intuition, nous nous sommes dit que pour se permettre de telles libertés avec une inconnue rencontrée à peine une heure plus tôt, le monsieur devait commencer à être vachement entamé et il était temps de nous esquiver.
Pas sûr, vu la panade nippo-anglaise que nous avons baragouiné, que notre niveau de japonais ai grimpé d'un cran hier, mais nous en avons appris un peu plus sur l'hospitalité japonaise : on ne se sert jamais un verre, on sert les invités et on doit attendre que ce soit eux, par retour de civilité, qui remplissent à leur tour notre verre. En élèves appliqués, il nous aura fallu quelques flacons et pas mal d'exercices pratiques pour bien saisir l'usage mais ça y est, cette fois, on est au point ! 
Kampai !

lundi 16 mars 2009

Kitchen





Chers amis,
Nous voici donc dans la Mecque de la gastronomie mondiale, en effet pas moins de 160.000 restos de tous genre disséminés dans cette ville tentaculaire... Imaginez vous ce midi entamer un rallye géant, partant vaillamment à la découverte de ce nouvel Eldorado oriental, et bien sachez qu'au rythme "raisonnable" de deux réservations par jour, un léger lunch et une fourchette costaude le soir, sans vous octroyer une seule journée d'ici la fin de votre périple gourmet, vous jetterez définitivement l'éponge le 16 mai 2228. Mais trêve d'arithmétique triviale, de notre côté, après huit premières journées harassantes, on en redemande... A vous de juger... Et encore, les ambiances urbaines enfumées manquent au tableau...   
Astroboy 



dimanche 15 mars 2009

Faire-part de naissance


Stef et Babs sont heureux de vous annoncer la naissance de leur blog ce lundi 16 mars à 9h08 – à Tokyo, parce que, pour la plupart de nos lecteurs, vous pouvez enlever 8 heures (allez me calculer l'ascendant avec tout ça !)
Tout s'est bien passé, le petit Moshi se porte bien, et, nous l'espérons prendra rapidement et régulièrement du poids le temps de notre séjour tokyoïte.... pour vous faire rire, sourire, trembler, frissonner, pour vous émouvoir ou plus modestement, vous informer sur notre vie au quotidien dans cette ville que nous adorons déjà !
Bref, de l'action, du suspense, de l'aventure, une petite touche de romantisme et de l'humour, voilà la seule ambition de ce blog.
On vous embrasse tous bien fort. 
Ja mata