vendredi 17 juillet 2009

Où le luxe n'est pas toujours ce que l'on croit


Avant la date fatidique, j’essayais parfois d’imaginer ce qui me manquerait une fois quitté Tokyo : l’activité permanente de cette ville qui ne dort jamais, la commodité des kombinis ouverts 24h/sur 24, la promesse quotidienne d’un nouveau pique-nique, jamais pareil que la veille et sûrement différent du lendemain, le plaisir de regarder les japonais jamais avares de leur temps pour admirer une fleur, le sentô quasi quotidien, la ville qui se réinvente à chaque promenade tant elle semble infinie, la cuisine, n’en parlons pas, malgré mes quelques folies de chocolat et de fromage…
Et finalement, à la minute où nous avons quitté le Japon, j’ai su que ce qui me manquerait le plus, ce luxe auquel je m’étais habituée sans même m’en rendre compte, c’est l’extrême politesse, l’accueil toujours souriant, le respect parfois si cérémonieux mais qui donne forcément envie de rendre la pareille, et qui teinte les rapports sociaux d’une note si délicate.
C’est à l’aboiement hargneux de cette hôtesse de l’air taiwanaise que je me suis aperçue que tout cela n’était pas acquis d’avance, comme j’avais fini par le croire, et qu’il allait falloir me réhabituer à l’agressivité, la mauvaise humeur et la grogne.
En petit lot de consolation, me gaver de mangues, d’ananas et de lychees plutôt que de me contenter de lorgner sur les grappes de raisins – parfaites – à 50 euros ou de choisir dans le trop maigre éventail des fruits en soldes, ça c’est mon véritable luxe thaïlandais ! 

Uran

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