vendredi 3 juillet 2009

The love boat


Le capitaine Stubbing nous attendait d'un ferme pied marin pour nous souhaiter la bienvenue sur son navire. Par contre, nous avons eu beau chercher sur tout le bateau pendant les 18 heures qu'a duré la traversée, pas de trace de Julie, Isaac, Goffer ni du docteur - sans doute en train de tomber une patiente dans son cabinet comme à son habitude !
Quant aux luxueuses cabines, à la piscine sur le pont promenade, au casino, aux magasins, au hall d'entrée avec son majestueux escalier, aux soirées dansantes en robe de diamants, au dîner à la table du capitaine, à l'escale à Coppacabana et au départ en lançant guirlandes et cotillons sur les gens venus nous regarder partir du quai, sans doute nous étions nous trompés de série parce que rien de tout ça. A la place nous étions plutôt plongé dans l'univers d'un soap anglais, l'épisode où les protagonistes prennent le ferry pour aller jusqu'à Dublin, et occupent la traversée à écluser des canettes de demi litres de bière directement achetées au distributeur, à manger des nuggets et à faire la sieste à même la carpette de leur cabine (mais non je ne véhicule pas de gros clichés sur les anglais, je parle des séries anglaises, nuance !), puisqu'en seconde classe, le billet ne donne même pas accès à un maigre matelas, encore moins à une couchette.
Mais comme d'habitude, tout cela avait un charme bien japonais : la carpette était d'une propreté immaculée, les buveurs de bière très discrets et polis, le restaurant, à côté des nuggets, servait des petits plats exquis, et un sentô (les bains traditionnels, je rappelle pour ceux qui auraient oublié) aux larges baies vitrées nous a permis de passer une petite heure agréable, flottant dans l'eau brûlante le regard perdu dans l'océan.
L'arrivée à Otaru – petite ville côtière de l'Hokkaido – à 4 heures du matin ne se fit tout de même pas dans la plus pétaradante des formes, et il nous fallu bien de la résistance pour nous traîner dans la ville jusqu'à 15 heures en attendant de pouvoir tester le lit pour une petite sieste réparatrice, parce qu'au Japon c'est ainsi, les chambres d'hôtel ne sont disponibles qu'à 3 h, pour être sûr de laisser assez de temps au roumou-sébissu à partir du check-out de 10 h pour débarrasser les chambres de la moindre particule de saleté (5 heures, c'est à peine assez pour passer l'aspirateur et refaire les lits !).
En arrivant de la trépidante Tokyo, les rues désertes de cette petite ville de province nous ont parus bien calmes, pour ne pas dire mortes. Il va falloir nous habituer à ce nouveau rythme, nous reconnecter à la vraie nature – pas celle des parcs et des squares – et abandonner pour un temps la technologie et l'impatience.
Et pour moi, habituer mon estomac à s'accrocher quand il voit des king crabes de la taille d'une poney se faire éviscérer vivants dans les allées d'un marché aux poissons.
Yôkoso* en Hokkaido !
(*bienvenue)
Uran







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