jeudi 9 juillet 2009

Le club des 2 en Hokkaido – épisode 1 (posté de la Grand rue d'Asahikawa)


Il y a déjà eu de petites aventures et de belles images.
La traversée en ferry donc, et l’arrivée dans cette petite ville portuaire, paupières lourdes et pieds de plomb, sillonnant mécaniquement de jolies rues d’un autre temps, celui où les banques et le hareng avaient bâti des fortunes, et où pour l’heure nous attendions juste la clef de notre chambre pour réparer notre sommeil.




Il y a eu Sapporo, grosse cité sans charme, malgré son beau jardin botanique et sa roseraie plantée de John Fitzgerald Kennedy et de Queen Elisabeth, et son triste zoo, mais où nous avons retrouvé nos habitudes de citadins : le petit expresso serré pris à l’heure du goûter dans notre cafétéria préférée, le tapis roulant de sushis bons marchés qui, comme à chaque fois, nous a réservé de charmantes surprises locales (sushis de salade de maïs, de coquille saint Jacques rôties et noisette de beurre frais, de chair de crabe et de jaune d’œuf de caille cru…), les connections internet faciles, les kombinis à chaque coin de rue.


Il y a eu le temps de nous habituer à notre petit bolide rose, d’apprendre à ne plus confondre clignoteurs et essuie-glace et, après quelques kilomètres d’échauffement, à utiliser avec efficacité nos cartes imprécises et notre gps sophistiqué… entièrement en japonais !


Il y a donc eu les étapes pique-nique sur les jolies aires longeant la route, en évoquant ceux magiques mais trop rares de nos enfances, et l’envie de restaurer la tradition autour de belles nappes blanches, de gâteaux à étages et de glacières.



Il y a eu, à Noboribetsu, la promenade au milieu d’un paysage lunaire de cratères, de geysers, de lacs fumants et de monstres de plâtre, les pieds trempés dans la rivière tiède, le grand et beau onsen du luxueux hôtel, puis le restaurant providentiel et la chambre au confort vieillot et trop chère mais salvatrice alors qu’on n’y croyait plus.



Il y a eu le joli petit lac, sur la route 66, et un autre plus grand, au pied de 2 volcans nourrissons puisque sortis de terre dans un grand tremblement un beau jour il y a à peine 60 ans.
C’est au bord de ce lac que nous nous sommes improvisés campeurs le temps d’une nuit, avec une tente et quelques trop maigres couvertures de location, mais la baignade du matin avec les crevettes qui me chatouillaient les orteils valait bien les courbatures et grelottements de la nuit.




Il y a eu les kilomètres sur les routes de montagne et de côtes, à traverser des villes fantômes dignes du Far West, une nouvelle étape à Otaru, un bain public populaire où les matrones me dévisageaient d’un air bienveillant et les messieurs trouvaient tout naturel de venir demander un rab de savon dans l’entrée sans même penser à s’encombrer d’une serviette.
Une nuit chez un sympathique monsieur louant ses tatamis pour un prix raisonnable mais ayant oublié de nous préciser qu’était compris le bruit assourdissant de la grand route toute proche.
Il y a eu un rapide passage à Sapporo, le temps de prolonger la location du bolide et vous donner des nouvelles, puis l’est cette fois, où la confiance nouvellement acquise dans notre maîtrise du gps nous a fait prendre des raccourcis sur des chemins improbables et plus adaptés aux gros 4x4 des rues de Uccle qu'à notre cacahuète. 
Grâce à quoi il y a eu cette belle rencontre sous les branches et Sébastien qui s'est découvert un don pour communiquer avec les biches... mais qui en aurait douté !



A suivre.... Uran

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