samedi 28 mars 2009

Femme chocolat ou fille spaghetti ?

On ne va plus revenir là-dessus : je suis une gourmande, voire carrément une obsédée de nourriture, et c'est souvent qu'Astroboy lève les yeux au ciel en voyant les miens se teinter d'une lueur de folie au sons enchanteurs de : "pralines Marcolini, tarte au citron, papardelles alla boscaiola, pain au levain, figue fraîche et chèvre affiné". Le cas s'aggrave très souvent au cours de nos périples à l'étranger, quand invariablement la cuisine locale finit par me lasser et que mes nuits se peuplent des orgies du retour. Sans doute est-ce une perversion familiale puisque, d'aussi loin que je me souvienne, ma grand-mère, puis ma mère, nous préparait "ce qui nous faisait le plus envie et nous avait le plus manqué" à chaque retour de vacances (invariablement le bon vieux steack-frites-salade qui semble couler dans les veines de chaque belge qui se respecte.... j'ai un peu évolué de ce point de vue là, me suis teintée d'un peu d'Italie et de moins de "carnivorisme").
A Tokyo, la donne est différente. En plus des habituelles jérémiades que Sébastien doit supporter – "j'ai envie d'une pizzaaaaaaaa Mano a Manooooooo!" – il y a aussi les exclamations qui ponctuent nos journées : "Oh, t'as vu, une vraie boulangerie ! Oh regarde là, qu'ils ont beaux les petits gâteaux japonais ! Quand est-ce qu'on va à Ginza au magasin Marcolini ? Mmmmmh, ça a l'air bon ce tekadon là dans la vitrine ! Et les gyoza ! Vite, il faut qu'on rentre, je dois passer au supermarché acheter les drôles de légumes que j'ai vu hier pour préparer mon bento de demain !" 
J'ai donc fini par trouver un pays à la mesure de ma folie culinaire, où manger semble à son peuple aussi essentiel que respirer, et qui développe des trésors d'imagination pour varier le plaisir à l'infini.
Voilà pourquoi sans doute, lecteurs attentifs que vous êtes, vous n'aurez pas manqué de remarquer qu'un post sur 2 est consacré à la nourriture sur ce blog. Voilà le pourquoi de cette petite démonstration : vous prévenir que ça va continuer ! Et qu'en bons anthropologues – foodopologues  ? – que nous sommes, nous allons poursuivre nos investigations méthodiques de ce vaste champ. 

Ceci étant dit, digéré et accepté, les vieux réflexes sont toujours vivaces, j'ai eu l'occasion de m'en apercevoir hier au cours de ma balade à Daikanyama, un joli quartier vallonné rempli de petites boutiques intimistes et de cafés où il fait bon s'arrêter pour prendre un thé. 
En sortant du métro, comment résister en tombant sur ça :


Grand bien m'en aurait pris de résister pourtant, parce que mes 4 malheureuses pralines m'ont coûté le prix du lunch que je ne me suis du coup pas permis de prendre ce midi là !  J'ai parfois un sens des priorités un peu faussé !
En continuant ma balade, lestée de mes 2 pralines – les 2 autres étant destinées à Astroboy; je sais être généreuse dans la gourmandise – la 2ème épreuve m'attendait : la plus incroyable épicerie italienne que j'aie vu de ma vie ! Des étagères de pâtes, des rayons de pesto, des montagnes de légumes à l'huile, des orgies de fromages impeccablement emballés, un boulanger qui officiait derrière un grand comptoir enfariné, un bar à vin kilométrique... Sous l'oeil amusé de l'authentique staff italien, je me suis promenée dans les rayons en picorant ça et là des petits morceaux de pain à la saucisse, aux pistaches ou au chocolat, mais je n'ai pas pu résister bien longtemps : saisie de tremblements, il a fallu que je sorte, à 2 doigts de craquer pour un pots de tapenade d'artichauts qui m'aurait coûté le budget d'une semaine.
Je me suis consolée en me disant que je n'étais décidément pas la seule gourmande dans cette ville puisque quelques mètres plus loin, une foule dense se pressait aux portes d'une boutique en poussant de petites exclamations excitée : à cette heure de la journée, la patisserie pour chien du quartier était bondée. Mais c'est vrai qu'il allait bientôt être 5 heures : it's tea time for the dogs.

Uran

2 commentaires:

  1. et bien moi qui me demandais justement ce que nous allions faire en ce dimanche pluvieux... Tu m'as donné des idées..
    On va commencer par un petit apéro assorti d'antipasti variés, suivi d'un petit menu sympa au "mano a mano" et si on a encore un peu de place on va aller déguster une petite glace chez "zizi".... ça nous laissera un peu de temps après pour faire un petit stock de pralines chez Marcolini...
    Et pour la semaine prochaine,lors du repas traditionnel du carnaval d'Estinnes,j'hesite encore... roti de veau aux champignons et lardons, blanquette aux petits légumes ou tournedos rossini.... qu'en penses-tu ?
    :-p

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  2. ...contrairement à ce que l'on peut penser,la gourmandise n'est pas un vilain défaut, mais un beau signe de curiosité,de vitalité,de sensualité
    ...c'est le sage chinois bauduinus qui l'a dit, il y a fort longtemps

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