Hanami

C'est donc ça Hanami ! Se rassembler pour regarder les cerisiers. Fancy-fair gigantesque qui se propage dans tous les parcs de la ville à l'endroit précis où fleurit un cerisier.

Notre colocataire anglaise m'avait conseillé hier soir une promenade dans ce parc tranquille au bord d'un petit lac. L'occasion d'aller dessiner dehors sur un carré de pelouse, et avec un peu de chance, le coin sera le rendez-vous de quelques groupes d'amis venus fêter le printemps, que j'observe la coutume.

Quelques groupes d'amis...

Dès l'entrée du parc, un bourdonnement lointain m'indiquait la direction à prendre : si je voulais trouver les cerisiers, une intuition me disais de me fier à mon oreille.

Quand le brouhaha est devenu assourdissant, j'ai levé la tête : j'y étais, sous les cerisiers. Mais le spectacle le plus intéressant était ce qui se passait à leur pied. Sur de grandes bâches de plastique bleu, une foule compacte de gens en train de faire la fête. Certains avaient l'air d'avoir improvisé la chose : quelques bières achetées dans un combini, une barquette de nouilles prise au vol dans une des dizaines d'échoppes installées pour l'occasion, et l'affaire était faite.

Pour d'autres, l'organisation de la chose se révélait nettement plus sérieuse : grandes tables basses pliantes, plateaux de petits sandwichs impeccablement rangés, sushis, makis, onigiris, yakitoris, gâteaux, gelées, une explosion de couleurs, de formes et de textures sur de belles nappes imprimées. Généralement, ceux-là étaient aussi les plus organisés pour prévoir les boissons : de grands bacs en plastiques remplis de glaçons où il n'y avait qu'à plonger la main pour en retirer bières, sake, vin et même champagne, à boire dans d'élégnates flûtes amenées pour l'occasion.

Moi qui petite m'organisait des pique-nique au fond du jardin sous notre tente d'indien, et qui, encore à mon âge, me prépare des lunch boxes rien que pour le plaisir d'emporter dans mon sac du matin de jolies boîtes à bento, je sais apprécier la coutume. Et je me verrais bien l'instaurer de retour chez nous. Reste à trouver l'arbre qui présidera pour l'occasion : cytise de printemps, prunier d'été ou noisetier d'automne ?

Uran