dimanche 26 avril 2009

Onsen tte nan desu ka ?

C'est par cette phrase énigmatique docilement répétée au cours de japonais que nous avions appris l'existence des onsen, les bains traditionnels japonais.
Chaque culture a ses rituels de toilette : majestueux bains hongrois où on aime lézarder les après-midi de neige, hammams marocains brumeux où résonnent les babillements des femmes, saunas odorants laotiens entourés de jungle...
Il est 6 heures du matin, l'heure pour moi d'en rajouter un à ma collection. Le soleil n'a pas trahit sa réputation japonaise et est déjà haut dans le ciel.
Soigneusement savonnée de la pointe des cheveux au bout des orteils, accroupie sur un petit tabouret en plastique qui en d'autres temps avait dû être en matières plus nobles, je sors dans l'air piquant du matin pour me plonger dans un bain tiède de rocailles.
S'il y a bien une particularité des bains japonais, comme bien des aspects de leur culture, c'est leur profond ancrage dans la nature : bois, pierre, feuilles, bien souvent à ciel ouvert, si possible offrant une vue à couper le souffle sur mer, montagne ou forêt.
Notre modeste pension ne nous offre qu'une simple cours de pierres plates et de verdure, cadre déjà bien agréable à défaut d'être grandiose.
Debout dans l'air frais, je me rince en puissant de l'eau tiède avec un bac en bois dans une grosse vasque de pierre, en pensant que bien des femmes japonaises ont dû faire ce geste avant moi : courtisanes et geishas, impératrices ou paysannes. J'aime à penser que ce matin j'ai pris place à la suite de cette longue lignée de femmes pour perpétuer la tradition.

Uran

1 commentaire:

  1. et dire que je dois me contenter chaque matin de la vieille baignoire de not'mère.. à l'eau chaude aléatoire et à la déco... qui n'a plus que paola comme fan ... pfff... ;-)

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